Publié le 21 Février 2025
Face à la multiplication des désordres structurels affectant les bâtiments en France, les solutions de surveillance instrumentée se révèlent de plus en plus pertinents. Les édifices religieux sont également concernés. Un rapport récent émanant de la Conférence des évêques tire la sonnette d’alarme : plus de 4 000 églises sur le territoire présentent d’importants désordres, tels que des fissures, voire des effondrements partiels de toiture. Cette situation à risque pour les personnes et le patrimoine met l’accent sur l’importance d’effectuer un suivi rigoureux de l’état des structures, quel que soit d’ailleurs le type de bâtiment exposé.
La surveillance de la structure des bâtiments connaît actuellement une véritable révolution technologique avec la démocratisation de capteurs connectés de nouvelle génération, faciles à installer. Ces dispositifs permettent un suivi en temps réel des déformations et des mouvements affectant les structures. Installés à des endroits stratégiques, ils mesurent avec une précision remarquable, soit jusqu’au centième de millimètre, l’évolution des fissures et les déplacements des murs. Cette technologie s’avère particulièrement précieuse lors des phases de diagnostic et de travaux, permettant aux experts et aux entreprises d’intervenir de manière ciblée et sécurisée. Les données collectées sont analysées régulièrement, généralement sur une base trimestrielle. Elles affinent la compréhension du comportement des structures face aux différentes sollicitations, notamment en lien avec le climat.
Au-delà de la préservation du patrimoine historique, cette technologie de surveillance trouverait de nombreuses applications dans le secteur de la construction. Elle s’avérerait particulièrement pertinente pour le suivi des désordres liés au retrait-gonflement des argiles (RGA), un phénomène qui cause d’importantes fissures dans les bâtiments. Qui plus est, les capteurs pourraient se déployer sur une grande variété d’ouvrages : immeubles nécessitant un diagnostic approfondi, immeubles en cours de rénovation, mais aussi des ouvrages de voirie ou d’autres plus sophistiqués. La surveillance continue qu’offrent ces capteurs innovants s’inscrit dans un dispositif préventif qui permettrait de détecter au plus tôt les situations de péril, et ce, avant qu’elles ne se soldent par des dommages coûteux, voire irréversibles. Il s’agit d’une démarche essentielle pour la gestion et la préservation du bâti dans le contexte actuel d’instabilité climatique.