Publié le 29 Août 2024
Les phénomènes météorologiques extrêmes et de plus en plus fréquents, tels que la canicule, ont mis en évidence une problématique majeure : la plupart des bâtiments existants et même neufs, ne sont pas adaptés aux nouvelles conditions climatiques. L’avenir de notre habitat dépendra donc de notre faculté à intégrer des critères de résilience climatique aussi bien dans la construction neuve ainsi que dans toutes les phases d’une rénovation, ce qui implique une meilleure prise en compte du changement climatique dans toutes les études et audits des bâtiments, qu’il s’agisse de structure ou de technicité. Cette approche est essentielle pour préserver la santé de la population, améliorer la qualité de vie des occupants des logements et garantir la pérennité des bâtiments.
Le changement climatique, caractérisé notamment par des vagues de chaleur de plus en plus longues, intenses et fréquentes, représente une menace croissante pour la santé publique, surtout pour les populations les plus vulnérables. En 2023, près de 5 000 décès ont été attribués aux vagues de chaleur en France et la situation pourrait s’empirer si rien n’est fait. Selon une étude publiée par la revue scientifique britannique The Lancet, les décès dus à la chaleur en Europe pourraient être multipliés par trois d’ici 2100 si les températures augmentent de 3°C. Ce contexte souligne l’urgence de mieux prendre en compte le changement climatique dans la conception de nouveaux bâtiments ainsi que dans la rénovation de l’habitat existant.
Face au réchauffement climatique, la réglementation RE 2020 a fait de nets progrès en matière de confort d’été par rapport à la réglementation RT 2012. Néanmoins, cette évolution reste encore insuffisante face aux défis du réchauffement climatique, comme le démontre une étude du cabinet Pouget Consultants pour le compte d’IGNES. En effet, à peine 10 % des constructions neuves offrent un confort d’été optimal. Même les bâtiments de classe A au DPE, supposés être les plus performants du point de vue énergétique, sont inadaptés aux fortes chaleurs. Il faut donc continuer d’améliorer les normes de construction dans ce domaine et intégrer aussi le réchauffement climatique dans toutes les études et audits préconisant des travaux de rénovation, comme les études et audits structurels et techniques ainsi que toute autre évaluation pertinente des bâtiments. Une telle prise en compte permettrait d’optimiser l’isolation thermique des bâtiments non seulement pour le confort d’hiver, comme cela l’a été souvent, mais aussi pour le confort d’été, aussi important.
L’adaptation des bâtiments au changement climatique et plus précisément aux vagues de chaleur, ne peut se limiter à quelques ajustements techniques. Il s’agit de revoir entièrement la manière dont nous concevons, construisons et rénovons les bâtiments. Les études structurelles doivent la prendre en compte comme un critère fondamental dans leurs préconisations. Il en est de même des audits techniques qui doivent impérativement conduire à des recommandations spécifiques pour améliorer la capacité des bâtiments à maintenir un environnement intérieur confortable et sain, même lors de phénomènes climatiques extrêmes comme les vagues de chaleur, et ce, tout en respectant les exigences de performance énergétique, d’impact environnemental moindre, de sécurité des occupants et de durabilité du bâti.