Publié le 28 Mars 2025
Une étude scientifique française a révélé récemment que malgré la hausse des températures, les besoins en chauffage demeureront supérieurs à ceux de la climatisation dans l’Hexagone, et ce, jusqu’à la fin du siècle. Votre expert en audits techniques relatifs au chauffage et à la chaufferie vous apporte quelques précisions sur cette étude réalisée par modélisation et axée sur le changement climatique et les besoins énergétiques.
Selon une recherche publiée en janvier 2025 dans la revue Climate Services, les scientifiques du Centre international de recherche sur l’environnement et le développement (Cired), du Laboratoire de météorologie dynamique (LMD) et du centre de recherches de Saint-Gobain ont analysé l’évolution des besoins thermiques en France et leurs conclusions sont formelles. Même si le réchauffement climatique s’accentue, les besoins en chauffage resteront prépondérants par rapport à ceux de la climatisation.
Actuellement, la France métropolitaine cumule environ 2 300 °C de « journées de chauffage » (HDD, pour « heating-day degrees ») contre seulement 75 °C de « journées de climatisation » (CDD, pour « cooling-day degrees »). Ces valeurs représentent l’écart de degrés cumulés sur un an par rapport à une zone de confort thermique située entre 18 et 22 °C. D’ici à 2100, les besoins en chauffage pourraient diminuer, passant à 2 000, voire 1 600 °C selon le scénario climatique retenu, tandis que les besoins en climatisation pourraient doubler ou même quadrupler. Toutefois, ils resteraient toujours inférieurs à ceux relatifs au chauffage.
L’étude dévoile aussi d’importantes variations régionales, influencées non seulement par l’évolution du climat, mais aussi par les dynamiques démographiques. Dans les départements du sud comme la Gironde, la Haute-Garonne ou l’Hérault, la croissance de la population pourrait devenir le facteur dominant de l’augmentation des besoins en climatisation, dépassant même l’impact du réchauffement.
Les chercheurs ont également projeté des scénarios de migrations internes liées au climat, avec potentiellement 4,4 millions de Français (soit 6 % de la population) qui pourraient se déplacer vers des régions plus fraîches entre 2041 et 2070. Ces mouvements de population pourraient atténuer la demande en climatisation dans certaines zones méridionales particulièrement affectées par la chaleur.
Ces résultats soulignent l’importance de continuer à prioriser l’efficacité du chauffage, tout en anticipant les besoins accrus en confort d’été dans les logements, et ce, particulièrement dans les zones à forte croissance démographique du sud de la France.